Libre accès à l’information scientifique et technique : État de l’art et perspectives – janvier 2003
Le Séminaire sur le Libre Accès a réuni plus de 200 participants qui ont assisté aux interventions et débats que suscitent le courant du libre accès. Il a également été l’occasion de faire état d’attentes et d’expériences dans ce domaine. La question du libre accès à l’information scientifique et technique (IST) qui agite aujourd’hui une partie de la communauté scientifique est révélatrice d’un certain nombre de bouleversements survenus au cours des dernières décennies.
Si la `mercantilisation` de l’information a amené les éditeurs scientifiques à supplanter progressivement les institutions publiques en matière de diffusion de l’IST, les révolutions technologiques liées à l’informatisation et au développement des réseaux offrent aujourd’hui de nouvelles perspectives.
Soucieux de se réapproprier les mécanismes de l’édition savante, chercheurs et bibliothécaires tentent à présent de promouvoir des systèmes d’information `ouverts`, à la fois mieux adaptés aux besoins de la communauté scientifique et basés sur de nouveaux modèles économiques.
Programme
23 et 24 janvier 2003 au Carré des Sciences à Paris
Introduction et vues d’ensemble
Allocution d’ouverture de Bernard BIGOT |Voir l’intervention…|
Directeur de Cabinet de Mme la Ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies
Introduction de Christine DESCHAMPS |Voir l’intervention…|
Présidente, IFLA
Introduction de Dominique WOLTON |Voir l’intervention…|
Directeur de recherche, CNRS, sociologue, écrivain
Introduction de Pierre OUDET |Voir l’intervention…|
Professeur, conseiller en IST, INSERM
Introduction de Kurt MOLHOLM |Voir l’intervention…|
Président, ICSTI
Questions à Mme Deschamps et MM. Wolton, Molholm, Oudet
++++
Conséquences pour la diffusion de l’IST
Intervention de Pieter BOLMAN |Voir l’intervention…|
Directeur des Relations STM, Elsevier Science
Le mouvement du libre accès a été décliné sous différentes formes depuis une dizaine d’années. Il puise son origine dans un principe idéaliste qui veut que la technologie nous libère de l’emprise maléfique des éditeurs scientifiques (de revues papier) en proposant des solutions alternatives meilleures et plus économiques. Cependant, on s’aperçoit peu à peu aujourd’hui que le « bon vieux » système est nettement plus robuste qu’on ne le supposait au départ et que les éditeurs apportent après tout une (certaine) plus-value. Dans le contexte de la « crise des périodiques » (serial crisis), dont la responsabilité est attribuée, par commodité, aux éditeurs (commerciaux), le mouvement a fait des adeptes dans le monde des bibliothèques, qui y a vu une solution aux problèmes budgétaires et un moyen d’échapper à ceux qui en sont la cause. La réalité est toute autre cependant puisque le mouvement n’a pas réussi à mettre en œuvre son utopie et que les possibilités les plus prometteuses sont en train d’être testées avec des modèles économiques qui présentent certaines carences fondamentales, à la fois du point de vue financier et du point de vue de la politique d’incitation des auteurs. Selon l’auteur de la communication, les conditions d’accès se sont considérablement améliorées au cours des sept dernières années et rien n’indique que les acteurs actuels (auteurs, lecteurs/utilisateurs, bibliothécaires, éditeurs, etc.) soient à ce point mécontents que la révolution du libre accès vienne combler le besoin profond comme elle le prétend.
Intervention de Sally MORRIS |Voir l’intervention…|
Secrétaire Général, Association of Learned and Professional Society Publishers
Les éditeurs sont tous favorables à l’optimisation de l’accès aux travaux scientifiques ; cela est bénéfique à la fois pour les auteurs et les revues. Mais le libre accès n’est pas une solution du tout ou rien : il existe toute une palette de moyens permettant aux éditeurs d’accroître l’accès à leurs revues, comme la concession de licences, l’accès aux archives, les accords avec les auteurs, les marchés avec les pays moins développés, sans parler du modèle économique du libre accès. Toutefois, l’édition est une activité onéreuse (même l’édition électronique ne permet pas de réduire les coûts de manière conséquente), et il faut bien rentrer dans ses frais d’une manière ou d’une autre. Placer les contenus en libre accès dans des archives ouvertes sans prévoir de modèle alternatif pour couvrir ses frais pourrait s’avérer désastreux, car les revues ont une valeur certaine pour la communauté scientifique. Il peut être séduisant de se tourner vers le modèle du libre accès mais ce n’est pas chose simple.
Intervention de Andy POWELL |Voir l’intervention…|
Directeur Adjoint UKOLN, Université de Bath, Membre du Comité Technique OAI
Questions à Pieter Bolman, Sally Morris, Andy Powel
++++
Modèles économique et conséquences juridiques
Intervention de Geoffrey BILDER |Voir l’intervention…|
Responsable en chef des technologies d’INGENTA
Ingenta occupe un créneau intéressant dans le monde de l’édition électronique. En tant qu’intermédiaire entre les éditeurs et les bibliothèques, l’entreprise est confrontée aux réactions très différentes des éditeurs et des bibliothèques vis-à-vis du mouvement du libre accès dans l’édition scientifique.
Ingenta y voit des opportunités à la fois pour les éditeurs et les bibliothèques, et bien entendu, nous avons une idée des services qu’Ingenta pourrait proposer à ces deux communautés en utilisant les normes, protocoles et outils développés par la communauté du libre accès. Au niveau le plus simple, nous pensons qu’Ingenta pourrait proposer des services enrichis compatibles OAI (Open Archives Initiative) et devenir un prestataire de services proposant des applications aux organismes qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour gérer un tel service en interne ou qui ne sont pas prêts à y consacrer des ressources. En outre, nous pensons que les contenus susceptibles d’être déposés dans des archives OAI devraient bien compléter (et non pas remplacer) les documents qui sont publiés traditionnellement et hébergés chez Ingenta.
Intervention de Jan VELTEROP |Voir l’intervention…|
Editeur de BioMed Central
Le libre échange des résultats de la recherche paraît indispensable si on veut rester fidèle à l’esprit universel et collectif de la science. Il n’y a pour cela qu’une seule solution : l’accès libre et gratuit à ces résultats. Avant l’Internet, les limitations physiques liées au support papier rendaient impossible en pratique un accès libre et universel. Mais désormais, avec l’Internet, qui a prouvé son efficacité en tant qu’outil de diffusion de l’information, de telles contraintes physiques ont disparu. Il ne reste que les modèles économiques des abonnements et des licences, qui sont des vestiges de l’époque où ils répondaient aux impératifs des publications papier. Bien entendu, on ne peut pas ignorer que l’édition entraîne des coûts. BioMed Central est un modèle d’édition pionnier puisque financé par les auteurs, ce qui permet de couvrir les frais de traitement des articles sans avoir à recourir aux abonnements ni aux licences. Le « libre accès » à la littérature scientifique qui en résulte offre une visibilité et un impact maximum aux articles tout en réduisant les délais de publication et les coûts supportés par la communauté de la recherche.
Intervention de Elmar MITTLER |Voir l’intervention…|
Président du Groupe de Francfort, ancien président de LIBER, et Directeur de la Bibliothèque de l’Université de Göttingen
Intervention de Thomas DREIER |Voir l’intervention…|
Professeur à la Faculté de droit de l’Université de New York et Directeur de l’Institut du droit de l’information de l’Université de Karlsruhe
Cette communication présente le contexte juridique de l’accès à l’information scientifique et technique. Nous y décrivons les mécanismes et les fonctions du droit d’auteur, tel qu’il s’applique aux textes originaux et aux ensembles de faits, de données ou autres documents scientifiques contenus dans les bases de données électroniques. On abordera en particulier des problématiques importantes comme la relation entre les mesures de protection technique et les systèmes de gestion numérique des droits (DRM), les limites de la protection exclusive ou les frontières entre la protection technico-juridique et les modèles économiques de commercialisation. Il apparaît ainsi que les problèmes actuels résultent moins d’une surenchère de la protection juridique que d’une politique de l’information largement influencée par les préoccupations économiques et techniques des acteurs au plan mondial. En fait, le droit d’auteur ne devrait pas être rendu responsable ni accablé des problématiques non résolues de politique de l’information.
Discussion sur les modèles économiques et conséquences juridiques
++++
Enjeux pour la communauté scientifique
Intervention de Laurent GUILLOPÉ |Voir l’intervention…|
Professeur, Université de Nantes, Directeur adjoint de la cellule MathDoc du CNRS
Après une brève présentation des activités de la Cellule MathDoc (CMD) de type bases de données, l’exposé se concentrera sur le programme de rétro-numérisation NUMDAM (piloté par la CMD pour le compte du CNRS). Conservation du patrimoine culturel mathématique et amélioration de l’accès à la littérature pour les mathématiciens en sont des retombées attendues : des standards non propriétaires, des collaborations avec les différents acteurs du monde de l’édition scientifique, un modèle hautement structuré par des liens hypertextuels sont les choix basiques du programme NUMDAM. L’ouverture fin 2002 du site www.numdam.org montre de manière préliminaire les caractéristiques de NUMDAM, qui en font à la fois un fournisseur de données et de services typique du monde OAI. Les question de métadonnées, droit des auteurs et copyright, de modèles économiques seront abordés, puis des exemples d’autres projets connexes à NUMDAM seront évoqués. En conclusion, on discutera de quelques bonnes pratiques attendues par les chercheurs en mathématiques.
Intervention de Daniel CHARNAY |Voir l’intervention…|
Directeur adjoint du Centre pour la Communication Scientifique Directe du CNRS
Présentation du CCSD et des services offerts : Le CCSD sont approche archives ouvertes : vocation internationale, orientation `chercheurs`, souci de l’archivage à long terme. Bases de données en texte intégral d’articles scientifiques et de thèses, bases de données de notices.
Présentations des services du CSSD : · -le serveur Hal sa vocation de serveur d’articles, sa connexion en tant que premier frontal de soummission vers ArXiv. L’extension MetHal pour les notices · -le serveur TEL, sa vocation de serveur de thèses. · -le miroir de consultation d’ArXiv, le miroir de Physnet Les collabarotions du CCSD avec Cornell, MathDoc, le CERN, l’INIST,… Les règles de soumission dans les serveurs du CCSD et les formats de documents supportés Les protocoles d’exports et les technologies utilisées.
Intervention de Stevan HARNAD |Voir l’intervention…|
Professeur de sciences cognitives, Université de Southampton, Université du Québec à Montréal
(Bien que je ne pense pas une minute que les chercheurs fassent de la recherche à des seules fins carriéristes ou matérielles, mon intervention supposera qu’ils agissent ainsi pour pouvoir parler un langage coûts/bénéfices que tout le monde comprend). Les chercheurs font de la recherche pour pouvoir avoir un impact, c’est-à-dire pour que leurs résultats puissent avoir un effet maximal sur le cours présent et futur de la recherche scientifique. La mesure de cet impact correspond au degré de visualisation, de lecture, d’utilisation, de reprise, de citation et d’application par les pairs du travail du chercheur. C’est la preuve tangible de cet impact de la recherche qui apporte aussi aux chercheurs leur rétribution matérielle : salaire, promotion, titularisation, subventions de recherche, prestige, prix. Il est important de noter que les chercheurs ne recherchent ni ne perçoivent aucun revenu des accès payants à leurs travaux. Il s’ensuit logiquement que toute réduction dans l’accès résultant des systèmes à péage se traduit directement par une réduction de l’impact des travaux du chercheur. Il s’ensuit donc que pour accroître l’impact potentiel de leurs travaux, les chercheurs doivent en accroître l’accès. Ceci peut être réalisé (et l’est effectivement) par deux moyens complémentaires : en publiant dans des revues en libre accès (s’il en existe dans le domaine de recherche concerné) (Stratégie BOAI 2) ou en auto-archivant dans des archives Eprint en libre accès (Stratégie BOAI 1) les travaux publiés jusqu’à présent dans les revues avec comité de lecture à accès payant ; on compte aujourd’hui 20 000 archives en libre accès contre 200 revues avec comité de lecture en libre accès. L’optimisation de l’impact de la recherche est dans l’intérêt non seulement des chercheurs et du progrès de la recherche, mais aussi de leurs institutions, de leurs bâilleurs de fonds et du contribuable. A l’ère de Gutenberg, il n’était pas possible de proposer un libre accès au corpus de recherche validé par les pairs, en raison des coûts réels et inéluctables de la publication sur support papier. A l’ère du numérique, tous les coûts autres que ceux liés au comité de lecture (tout au plus 500 dollars par article) sont superflus. (Le revenu par article provenant de l’accès payant – et donc des rares établissements qui ont les moyens de payer l’accès aux revues dans lesquelles les articles sont publiés – avoisinne les 2000 dollars). Tant qu’il y aura un marché, les revues à accès payant pourront continuer et continueront d’exister, mais elles devront co-exister avec le libre accès à l’ensemble du corpus de la recherche, puisque les auteurs ou leurs établissements auto-archiveront tous les articles validés par les pairs. A bien y réfléchir, il est clair qu’il n’y a qu’une manière de résoudre le conflit d’intérêts de l’ère du numérique, à savoir entre ce qui est la meilleure solution pour les revenus provenant de l’accès payant et ce qui est la meilleure solution pour les fournisseurs de contenus scientifiques, maintenant que le libre accès a prouvé qu’il était un système non seulement possible mais aussi faisable, presque en un tournemain, par l’auto-archivage. En conséquence, à partir de maintenant, les chercheurs ne pourront historiquement ne s’en prendre qu’à eux-mêmes si leur impact continue de faiblir en raison d’une limitation inutile de l’accès à leurs travaux.
Questions à MM. Guillopé, Charnay et Harnad
Questions à MM. Guillopé, Charnay et Harnad suite
++++
Enjeux pour les pays en développement
Intervention de Kay RASEROKA |Voir l’intervention…|
Kay RASEROKA, Présidente-élue de l’IFLA
Intervention de Barbara KIRSOP |Voir l’intervention…|
Barbara KIRSOP, Secrétaire, Electronic Publishing Trust For Development (EPT)
Intervention de Georges MALAMOUD |Voir l’intervention…|
Georges MALAMOUD, Direction de la planification et de la prospective, Agence Universitaire de la Francophonie
Intervention de Jean-Jacques PIERRAT |Voir l’intervention…|
Jean-Jacques PIERRAT, Chef du Bureau de Développement Technologique de l’Information et de la Culture Scientifique, Sous-direction de la recherche, Ministère des Affaires Etrangères
Intervention de Barbara ARONSON |Voir l’intervention…|
Barbara ARONSON, OMS, Responsable de projet, HINARI (Interréseau-Santé Initiative d’Accès aux Recherches)
Intervention de Manfred SPIESBERGER |Voir l’intervention…|
Manfred SPIESBERGER, INTAS, Responsable du projet action pour une infrastructure de bibliothèque numérique
Questions à Mmes Raseroka, Aronson, Kirsop et MM.Malamoud, Spiesberger, Pierrat
++++
Projets et initiatives
Initiative de Budapest pour l’Accès Ouvert |Voir l’intervention…|
Jean-Claude GUEDON, Professeur, Université de Montréal, membre de la commission de l’information de l’Open Society Institute
La publication scientifique est en crise : partiellement dominée par des intérêts commerciaux en forme d’oligopoles dont les enjeux n’ont pas grande relation avec les exigences des scientifiques, la République des sciences, domaine de l’excellence, a été subrepticement transformée en ploutocratie scientifique où règnent diverses formes d’élitisme et, bien entendu, d’exclusion. Le coût des revues scientifiques se situe désormais hors de portée d’une bonne partie du monde et même des institutions moins riches dans les pays riches. Quelques efforts palliatifs comme eIFL de l’OSI contribuent bien à établir un rempart défensif temporaire et partiel contre ces tendances négatives, mais ils ne peuvent prétendre offrir une solution à une crise largement engendrée par des pratiques commerciales aisément assimilables à des coutumes prédatrices : il suffit de penser aux taux de profit, souvent supérieurs à 30%, de ces oligopoles pour comprendre la raison d’un terme aussi vigoureux dans le cadre de ce colloque. Contre les agissements des oligopoles, peu de solutions existent. Les petites entreprises commerciales ou sociétés savantes aux ambitions financières modestes, bien que sympathiques, laissent sceptiques : si elles ne réussissent pas, inutile de commenter ; si elles réussissent, elles deviennent des cibles possibles pour les grands oligopoles et il devient dès lors difficile de résister à la tentation de se faire racheter ou `soutenir` par les poids lourds de l’édition scientifique commerciale. La seule solution viable est de reprendre la question de la publications scientifique à la base et de construire les processus de publication qui répondent le mieux possible aux besoins des scientifiques, à ceux des gestionnaires de la recherche et à ceux des décideurs et instances publiques qui soutiennent la majeure partie de la recherche fondamentale mondiale. Ceci veut dire :
1. pour les scientifiques, une circulation et une visibilité maximales, ainsi qu’une validation aussi efficace que possible pour deux ordres d’exigences reliés entre eux mais néanmoins différents : d’une part la gestion des étapes de la carrière institutionnelle, et, d’autre part, la gestion de la carrière intellectuelle ;
2. Pour les gestionnaires de la recherche, une évaluation aussi précise et rapide que possible de la qualité réelle des travaux accomplis par les chercheurs, évaluation reposant plus sur l’utilisation des données d’usage que sur l’effet de filtre des `gatekeepers`, trop subjectif et rapide pour remplir avec l’objectivité nécessaire les objectifs désirés ;
3. Pour les organismes de soutien à la recherche et les responsables des politiques de recherche, un accès général et ouvert aux flux de communication des scientifiques entre eux (ce qui ne veut pas dire un accès nominal, évidemment) permettrait de voir avec précision les points chauds de la recherche scientifique et effectuer des choix nationaux en connaissance de cause. Actuellement, les grands oligopoles seuls ont accès à ce genre d’information et personne ne sait ce qu’ils font de ces connaissances. Cette forme d’espionnage intellectuel ne devrait pas être confisquée en grande partie par des intérêts privés, mais bien mis à la disposition du monde entier.
La meilleure façon pour la communication scientifique de remplir ces objectifs divers consiste à se placer en accès ouvert tout en retravaillant les étapes et les significations des diverses formes d’évaluation qui doivent accompagner ces flux de communication. Ainsi l’activité scientifique pourra-t-elle commencer à se rapprocher de l’idéal d’un système de création placé sous le signe de l’intelligence distribuée.
L’Open Society Institute, ainsi que d’autres organismes philanthropiques, telle la Fondation Moore et d’autres, se sont clairement rangés dans le camp de la communication scientifique en accès ouvert. Plusieurs exemples de réalisations en cours seront présentés au cours de cette communication.
E-BIOSCI (Portail européen d’accès à l’information factuelle et en texte intégral en sciences du vivant) |Voir l’intervention…|
Les GRIVELL, Responsable du projet
Pour rechercher des informations spécifiques dispersées dans une multitude d’articles en texte intégral ou dans des bases de données, l’expert doit s’appuyer sur des outils informatiques. De tels outils doivent être adaptés à la complexité du ou des langage(s) naturel(s), doivent pouvoir reconnaître sans ambiguïté des gènes ou d’autres symboles utilisés par les scientifiques et comprendre toute une variété d’aspects linguistiques complexes.
Pour relever ce défi, EMBO a décidé de créer le réseau E-BioSci, un service d’information scientifique destiné à relier les données génomiques, factuelles ou les images à la littérature scientifique dans le domaine des sciences de la vie. Ce service sera développé en partenariat avec différents organismes de recherche en Europe et recevra un financement de la Commission européenne au cours des trois prochaines années.
Le prototype actuellement en cours de réalisation permet une recherche intelligente en texte intégral, la recherche de documents similaires du point de vue sémantique, la recherche dans plusieurs réservoirs et la recherche en plusieurs langues. Il permet la reconnaissance de gènes et des symboles de protéines dans le texte intégral et indique les services de consultation des bases de données disponibles. Les versions ultérieures proposeront une représentation graphique des relations sémantiques entre les documents et les entités obtenues suite à une interrogation.
FIGARO (European Academic Digital Publishing Initiative) |Voir l’intervention…|
Stefan GRADMANN, Coordinateur technique du projet, Chef de l’Unité Bibliothèque Virtuelle, Université de Hambourg
Le projet FIGARO financé par l’Union européenne est concerné par le libre accès à l’information scientifique électronique à plusieurs titres : premièrement, il aborde les grandes questions de l’économie de l’édition puisqu’il propose un nouveau modèle économique fédératif (cet aspect a déjà fait l’objet d’une présentation par Bas Savenije à Louvain récemment), deuxièmement, il doit mettre en œuvre le protocole OAI (qui bien entendu est utile, mais pas suffisamment original pour justifier une communication à part dans le cadre de ce séminaire), et troisièmement il s’intéresse vivement aux aspects techniques du libre accès aux objets informationnels électroniques. J’aborderai brièvement ces deux premiers points mais j’insisterai plus particulièrement sur ce dernier aspect ; j’évoquerai donc les questions des modèles de documents indépendants des fournisseurs, des identifiants et des techniques de pointage et de liens ouverts qui sont autant de conditions au libre accès à l’information électronique.
SPARC (Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition)
|Voir l’intervention…|
David PROSSER, Directeur SPARC Europe, Oxford
Le modèle actuel de la communication scientifique ne parvient pas à répondre aux besoins en information des chercheurs dans le monde. Les nouvelles technologies (en particulier l’avènement de l’Internet) nous ont permis de repenser ou de réinventer la communication scientifique. L’exposé suivant présente les modèles inédits qui mettent en œuvre avantageusement les nouvelles technologies et évoque quel pourrait être l’avenir de la communication scientifique. En particulier, j’insisterai sur le développement d’archives institutionnelles, sur les revues en libre accès et sur la manière dont leur interaction pourrait contribuer à l’avènement d’un monde où la recherche serait accessible à tous à l’échelle planétaire.
De la propriété intellectuelle à la communauté des biens intellectuels
|Voir l’intervention…|
Paul F UHLIR, Directeur du Bureau des programmes internationaux en IST, et du Comité national des Etats Unis de CODATA. Académie nationale des Sciences /Conseil National de la Recherche (Etats Unis)
La recherche publique est un univers essentiellement ouvert, communautaire et coopératif. Elle est fondée sur la liberté d’investigation, le partage des données et la divulgation intégrale des résultats de la recherche pour les chercheurs dont les motivations essentielles sont la curiosité intellectuelle, la volonté d’influencer la perception qu’ont de l’univers leurs contemporains, la reconnaissance de leur travail par les pairs et la promotion du bien public. Bien que cette conception normative et ce système de valeur aient été antérieurs à la révolution du numérique et des réseaux, ils se prêtent parfaitement à une expérimentation et à une utilisation de ces nouvelles moyens techniques, qui à leur tour facilitent les utilisations ouvertes, distribuées et coopératives de l’information. Ce n’est donc pas un hasard si de nombreux modèles nouveaux de communautés virtuelles basées sur la connaissance et de services d’information associés ont vu le jour et ont connu leurs premières formalisations dans le secteur de la recherche publique. On peut citer comme exemples, les revues en libre accès, les archives ouvertes, les réseaux fédératifs de gestion des données, les systèmes ouverts et décentralisés de validation par les pairs, les collaboratoires pour les expériences virtuelles et les observatoires virtuels, entre autres. Ces nouvelles fonctionnalités, prises dans leur ensemble, s’inscrivent dans une tendance plus générale de production à la fois formelle et informelle d’information par les pairs dans un environnement décenralisé, bénévole et ouvert. Ces activités répondent à des principes qui sont davantage des biens intellectuels communs que des biens de propriété intellectuelle et qui reflètent les valeurs communautaires de la république des sciences. Cette communication présente certains de ces nouveaux modèles de production, de gestion et de diffusion de l’information dans la recherche publique et analyse certains des facteurs et conditions nécessaires à leur réussite.
Discussion sur les projets et initiatives
++++
Rapport sur l’évolution du libre accès et ses conséquences |Voir l’intervention…|
Jack FRANKLIN, Directeur de ASFRA BV
Conclusion
Intervention de Christian BRECHOT |Voir l’intervention…|
Christian BRECHOT, Directeur Général, Inserm
Intervention de Geneviève BERGER |Voir l’intervention…|
Geneviève BERGER, Directrice Générale, CNRS
Pour avoir accès à la synthèse de la manifestation : cliquez-ici
A l’occasion de la manifestation des entretiens ont été réalisés :
Voir l’entretien avec Jack Franklin
Directeur de ASFRA BV
Voir l’entretien avec Bernard Bigot
Directeur de Cabinet de Mme la Ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies
Voir l’entretien avec Raymond Duval
Directeur de l’INIST-CNRS
Voir l’entretien avec Kurt Molholm
Président, ICSTI