Libre accès à l'information scientifique et technique
Actualités, problématiques et perspectives

Une position de l’InterAcademy Panel sur l’accès à l’information scientifique – Mexico, 4 Décembre 2003

4 décembre 2003
Publié le 27 mai 2004

L’adage selon lequel « savoir, c’est pouvoir » n’a jamais été aussi vrai que dans le monde d’aujourd’hui.
La science est le moyen le plus sûr de créer du savoir.
Comme elle traite exclusivement de sujets pouvant être démontrés, et donc confirmés de manière indépendante par des tiers, la science est en soi une activité qui demande une ouverture, et elle progresse grâce à la publication complète et objective de ses résultats. L’accès à la littérature importante et variée issue de la recherche scientifique et aux données numériques collectées au cours des activités de la recherche publique est une composante essentielle pour le progrès de la santé humaine, de l’agriculture et pour la préservation de l’environnement naturel qui assure notre subsistance. L’accès aux résultats de la recherche est également fondamental pour la mise au point de nouvelles technologies qui sont utiles à l’humanité. En outre, le savoir scientifique nous permet de mieux appréhender notre place dans l’univers.

Pourtant, la plupart des chercheurs et des laboratoires de recherche des pays en développement n’ont pas les moyens de s’abonner aux revues scientifiques ou encore doivent payer l’accès aux bases de données provenant des pays économiquement plus favorisés. Toutes les nations doivent avoir accès à la somme du savoir scientifique pour pouvoir oeuvrer à un avenir meilleur pour l’ensemble de la population.

A une époque où la diffusion au plan mondial des résultats de la recherche se fait de plus en plus par des moyens électroniques, il est possible de mettre ce savoir à la disposition des chercheurs du monde entier, et de leur permettre de participer au processus de la recherche scientifique et au progrès de la science. L’accès à la littérature et à des bases de données scientifiques actuelles de grande qualité permet aux chercheurs des pays en développement de baser leurs travaux sur les dernières avancées dans leur domaine et de renforcer l’infrastructure scientifique de leur pays. Malheureusement, cependant, les chercheurs et organismes de recherche du monde en développement peuvent rarement avoir accès à ces ressources scientifiques très onéreuses.

L’InterAcademy Panel on International Issues (IAP), reconnaissant que de nombreux efforts en ce sens sont en cours dans le monde et que les modèles économiques des éditeurs scientifiques doivent être pris en compte, recommande que :

1/. l’accès électronique au contenu des revues soit possible dans les meilleurs délais, gratuitement, dans le monde entier, dans un délai d’un an au plus après publication pour les chercheurs des pays industrialisés, et sans délai dès publication pour les chercheurs des pays en développement ;

2/. le contenu des revues et, dans la mesure du possible, les données servant de base à la recherche, soient formatés et présentés dans un format standard de distribution électronique afin de faciliter leur utilisation ;

3/. le contenu des revues soit archivé de manière collective, soit par des entreprises privées, soit par des organismes publics ;

4/. les Etats et les éditeurs coopèrent pour sensibiliser la communauté scientifique à la possibilité d’un accès électronique gratuit aux revues scientifiques ;

5/. les bases de données scientifiques développées par des organisations intergouvernementales (par exemple dans le domaine de la météorologie ou de l’épidémiologie) soient mises à disposition gratuitement et sans restriction à la réutilisation. Tant pour les éditeurs de revues scientifiques que pour les organisations intergouvernementales, le fait de proposer gratuitement un tel contenu aux pays en développement ne devrait avoir que peu de répercussions financières. Les ventes en direction de ces pays sont faibles par rapport aux revenus dégagés par les ventes dans les pays plus développés. De plus, le coût de la mise en œuvre de la technologie pour un accès web personnalisé pour lesdits pays est faible (pour toute information supplémentaire, voir : http://www.nap.edu/info/free_ip.html).

Nous, les académies des sciences du monde entier sous-signées, membres de l’IAP, sommes convaincues que, avec le soutien des autorités internationales, des ministères concernés et avec la coopération des éditeurs scientifiques, la diffusion mondiale du savoir scientifique peut être accomplie ; et que les bénéfices pour la communauté scientifique internationale, et pour les pays en développement en particulier, seront incommensurables.

Liste des académies signataires de la déclaration sur l’accès à l’information scientifique :

Latin American Academy of Sciences

Third World Academy of Sciences

Albanian Academy of Sciences

National Academy of Exact, Physical and Natural Sciences, Argentina

Australian Academy of Science

Austrian Academy of Sciences

Bangladesh Academy of Sciences

The Royal Academies for Science and the Arts of Belgium

Academy of Sciences and Arts of Bosnia and Herzegovina

Brazilian Academy of Sciences

Cameroon Academy of Sciences

The Royal Society of Canada

Academia Chilena de Ciencias

Chinese Academy of Sciences

Academia Sinica, China, Taiwan

Colombian Academy of Exact, Physical and Natural Sciences

Croatian Academy of Arts and Sciences

Cuban Academy of Sciences

Academy of Sciences of the Czech Republic

Academy of Scientific Research and Technology, Egypt

Estonian Academy of Sciences

The Delegation of the Finnish Academies of Science and Letters

Académie des Sciences, France

Georgian Academy of Sciences

Union of German Academies of Sciences and Humanities

Ghana Academy of Arts and Sciences

Academy of Athens, Greece

Academia de Ciencias Medicas, Fisicas y Naturales de Guatemala

Hungarian Academy of Sciences

Indian National Science Academy

Indonesian Academy of Sciences

Royal Irish Academy (Acadamh Ríoga na héireann)

Kenya National Academy of Sciences

Accademia Nazionale dei Lincei, Italy

Science Council of Japan

Royal Scientific Society of Jordan

African Academy of Sciences

Latvian Academy of Sciences

Lithuanian Academy of Sciences

Macedonian Academy of Sciences and Arts

Akademi Sains Malaysia

Academía Mexicana de Ciencias

Academy of Sciences of Moldova

Mongolian Academy of Sciences

The Royal Netherlands Academy of Arts and Sciences

Academy Council of the Royal Society of New Zealand

Nigerian Academy of Sciences

Norwegian Academy of Sciences and Letters

Pakistan Academy of Sciences

Palestine Academy for Science and Technology

Academia Nacional de Ciencias del Peru

National Academy of Science and Technology, Philippines

Russian Academy of Sciences

Académie des Sciences et Techniques du Sénégal

Slovak Academy of Sciences

Slovenian Academy of Sciences and Arts

Academy of Science of South Africa

Royal Academy of Exact, Physical and Natural Sciences of Spain

National Academy of Sciences, Sri Lanka

Royal Swedish Academy of Sciences

Council of the Swiss Scientific Academies

Academy of Sciences, Republic of Tajikistan

The Caribbean Academy of Sciences

Turkish Academy of Sciences

The Royal Society, United Kingdom

US National Academy of Sciences

Academia de Ciencias Físicas, Matemáticas y Naturales de Venezuela

Texte de référence en langue anglaise

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