Place des prépublications
Depuis plus d’un an, des initiatives sont prises autour des prépublications, qui donnent à réfléchir quant au(x) rôle(s) qu’elles pourraient jouer dans la communication scientifique. On entend par prépublications des manuscrits déposés dans des archives ouvertes, avant l’évaluation par les pairs, une des voies préconisées par la Déclaration de Budapest pour réaliser le libre accès (LA) à la littérature scientifique.
Voici quelques initiatives :
– la mise en place d’archives ouvertes thématiques, sur le modèle d’arXiv : AgriXiv pour l’agriculture, bioRxiv pour la biologie, ChemRxiv pour la chimie, engrXiv pour les sciences de l’ingénieur, LawArXiv pour le juridique, paleorXiv pour la paléontologie, PsyArXiv pour la psychologie et SocArXiv pour les sciences sociales. Toutes sont supportées par OSF Preprints, mis à part bioRxiv (Cold Spring Harbor Laboratory) et ChemRxiv (American Chemical Society). On peut ajouter le réseau BioRN lancé par Elsevier après SSRN pour les sciences sociales ;
– la création d’ASAPbio, organisation qui promeut l’usage des prépublications dans les sciences de la vie, partie prenante notamment dans le service centralisé et la prise de position d’eLife ;
– la mise en œuvre d’un service centralisé pour les prépublications soutenu par des agences de financement du domaine biomédical ;
– la prise en compte des prépublications dans les demandes de subvention et les rapports comme pour les NIH et le Wellcome Trust, alors que jusqu’à présent seuls les articles validés par les pairs étaient recevables ;
– l’acceptation par la revue eLife de la soumission d’articles via le dépôt dans bioRxiv ;
– l’enregistrement des prépublications dans CrossRef ;
– l’évolution souhaitée d’archives ouvertes, tel SocArXiv, vers des plateformes de publication de revues électronique ;
– l’orientation de SciELO, plateforme d’édition, vers un serveur de prépublications.
Une décision peut être également signe de changement dans le paysage de la communication scientifique : la mise en œuvre de plateformes destinées à accueillir les publications issues de recherche financées par des agences de financement. Il en est ainsi pour le Wellcome Trust, la Fondation Bill et Melinda Gates, et peut-être la Commission européenne. On peut lire deux analyses réalisées à ce propos : La Commission européenne aurait décidé de créer sa propre plateforme de publication en OA et Rather than simply moving from “paying to read” to “paying to publish”, it’s time for a European Open Access Platform.
Autres lectures :
– Technical aspects of preprint services in the life sciences: a workshop report
– On the origin of nonequivalent states: How we can talk about preprints
– Ten simple rules for considering preprints