Revues électroniques et archives ouvertes : la communication scientifique à l’épreuve des technologies de l’information
Voici un rapide compte rendu de la table ronde organisée par l’INIST/CNRS et animée par Julie Clarini, journaliste à France Culture
Lundi 21 mars 2005, de 14h30 à 16h40 – Bar des Sciences, Salon du Livre de Paris – Porte de Versailles.
Depuis la Déclaration de Berlin, la question du soutien au mouvement du Libre Accès ne semble plus se poser. Il s’agit plutôt de savoir comment concrètement se fera ce soutien ; laquelles des deux options préconisées – archive ouverte ou revue en accès libre – est à privilégier. En d’autres termes comment repenser la mise à disposition des résultats de la recherche.
Même si les années 80 ont vu les premières expériences de passage à la version électronique pour les revues scientifiques, c’est dans les années 90 qu’apparaissent les premiers services que l’on doit à quelques grands éditeurs commerciaux. La typologie de l’édition électronique de revues scientifiques se décline selon les acteurs, les disciplines et les modèles économiques. Si le retard observé en France reste une réalité, un certain nombre d’initiatives émanant généralement d’institutions et concernant le champ disciplinaire des sciences humaines et sociales (SHS) co-existent. Ainsi on trouve le portail Persée ou le Centre d’Edition Numérique Scientifique du CNRS chargé de la mise en ligne de différentes revues dans cette discipline aux côtés d’initiatives comme revues.org ou i-revues ; chacune ayant ses choix techniques et sa cible avec un objectif commun de meilleure visibilité des revues et un souhait d’interopérabilité pour une réelle complémentarité.
Dans un domaine scientifique différent, l’éditeur EDP Sciences, même s’il est un éditeur commercial, est favorable au mouvement du Libre Accès. Sa mission étant de participer à la diffusion de l’Information Scientifique, sa préoccupation est de trouver les solutions à mettre en oeuvre pour la remplir au mieux en trouvant un modèle économique compatible. Responsable de l’édition de 30 revues pour des sociétés savantes ou des EPST, EDP Sciences expérimente différentes formules de période de mise en accès libre – actualités ou archives – de modèles économiques comme par exemple le modèle mixte pour lequel le choix est laissé à l’auteur de rendre ou non son article disponible gratuitement à l’intérieur d’une revue. Compte-tenu de sa spécificité disciplinaire, 95% des articles qu’il publie sont en accès libre dans des archives ouvertes. Aussi cet éditeur se propose d’accompagner le Libre Accès en mettant au service de la communauté ses compétences techniques, notamment au travers de l’enrichissement par des liens entre articles.
Même s’il est principalement question du Libre Accès aux articles scientifiques, il est important de rappeler que cela doit concerner l’ensemble des résultats scientifiques comme les données brutes, les images, les fichiers multimédias…
La publication doit être considérée en premier lieu comme le support de la communication au sein d’une communauté scientifique ; et la présence sur internet comme un accroissement de l’impact. Les SHS ont ceci de particulier qu’il existe en France une dispersion importante de l’édition. L’existence de revues en Libre Accès comme Alsic est encore un périphénomène. En ce qui concerne plus particulièrement les revues soutenues par le CNRS, il semble important de modifier la nature de ce soutien et les choix préconisés jusqu’à présent : l’accompagnement au passage à l’électronique devrait se faire avec le choix d’un accès libre. Pourtant, le modèle auteur-payeur qui peut être expérimenté en SHS reste une voie lente, aussi le dépôt dans une archive ouverte – comme HAL SHS – reste un acte majeur.
La création du Centre pour la communication scientifique directe (CCSD) est une initiative récente. Créé en 2000, il est à l’origine miroir d’ArXiv qui compte 4 000 dépôt par jour et environ 400 000 consultations quotidiennes.
Cette archive ouverte du CNRS se veut basée sur l’auto-archivage – c’est-à-dire le dépôt par le chercheur – mais aussi être la garantie d’un archivage à long terme. Sa multidisciplinarité bien qu’inégalement représentée se veut possible par la réalisation d’interfaces spécifiques aux diférents domaines.
Au delà de la communication scientifique directe, l’institution a également un intérêt à créer une `archive institutionnelle` qui assure une aide au pilotage stratégique, constitue une base d’experts ou apporte un soutien à l’évaluation. Dans ce cas, on comprendra que toutes les informations contenues dans l’archive institutionnelle ne soient pas librement accessibles.
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